Cancer de la vessie

Le cancer de la vessie

Un cancer urologique courant

Le cancer de la vessie est le deuxième cancer urologique le plus fréquent, après le cancer de la prostate.

Les facteurs de risque et les symptômes associés
Les principaux facteurs de risque sont le tabac et l’exposition professionnelle à des carcinogènes industriels.

Les tumeurs de vessie, également appelées « polypes de vessie », se révèlent le plus souvent par du sang dans les urines, symptôme que l’on appelle « hématurie ». Il existe d’autres modes de révélation, comme l’envie urgente ou trop fréquente d’uriner, ou la découverte sur un examen d’imagerie réalisé pour une autre raison.

Les polypes de vessie peuvent être de nature superficielle ou infiltrant, bénigne ou maligne.

Le diagnostic
Devant l’un de ces symptômes, l’urologue réalisera une cystoscopie sous anesthésie locale, lui permettant à l’aide d’une fine caméra de visualiser l’intérieur de la vessie en passant par le canal naturel appelé « urètre ».

Cet examen dure moins de 10 minutes et ne peut pas être fait en cas d’infection urinaire non traitée. Le bilan sera complété par une analyse d’urine et un scanner.

La découverte d’un polype vésical nécessite de prévoir son ablation, ou « résection », afin de l’envoyer en analyse. Ceci permettra de déterminer sa nature.

Le déroulement de l’intervention pour la résection

L’intervention, appelée « résection endoscopique de vessie », est réalisée sous anesthésie générale ou loco-régionale (péridurale) selon le choix durant la consultation d’anesthésie.

Après s’être assuré de la stérilité des urines, l’urologue passera par les voies naturelles, sans incision, pour accéder à la vessie et réséquer en totalité le polype à l’aide d’une caméra.

En cas de polype difficile à visualiser, il est possible d’augmenter la précision de l’intervention en s’aidant de la fluorescence (HEXVIX) qui colore les cellules anormales en rose fluorescent.

L’examen microscopique du polype permettra de déterminer sa nature. En cas de polype cancéreux, l’examen indiquera également le degré de profondeur et d’agressivité du cancer de vessie : tumeurs dites superficielles ou infiltrant le muscle, à bas ou à haut risque.

Durée de l’hospitalisation

1 jour

Suivi post opératoire

J+1 pour le retrait de la sonde urinaire

Retour à domicile

Autorisé dès que la miction est satisfaisante

Tous les cancers de vessie sont discutés en réunion de concertation pluridisciplinaire. Cette réunion regroupe les différents spécialistes concernés par la prise en charge du cancer de la vessie (urologue, oncologe, radiologue, radiothérapeute, anatomo-pathologiste…).

Le traitement

Pour une tumeur superficielle :

L’urologue peut vous proposer un traitement complémentaire par instillations endo-vésicales à raison d’une fois par semaine pendant 6 à 8 semaines.

Qu’est ce que les instillations ?

Ces instillations consistent à injecter une solution dans la vessie pour diminuer le risque de récidive, qui est le principal risque en cas de tumeur superficielle. La solution utilisée sera adaptée à l’agressivité du polype (Mitomycine C ou BCG). Dans tous les cas, une surveillance régulière par cystoscopie est indiquée.

Pour une tumeur infiltrant le muscle de la vessie :

Le traitement de référence est la chirurgie (« cystectomie »).

  • Chez l’homme, l’intervention consiste à enlever la vessie et la prostate. 
  • Chez la femme, l’utérus, les ovaires et la paroi vaginale antérieure sont retirés en plus de la vessie. Dans tous les cas, un curage ganglionnaire (prélèvement des ganglions drainant la vessie) est effectué durant l’intervention.

    Parfois, une courte chimiothérapie peut être proposée avant la chirurgie.
    Après avoir retiré la vessie, il est nécessaire de dériver les urines provenant des reins. Cette dérivation est fabriquée à partir d’un bout d’intestin grêle, qui sera soit abouché à la peau (« Bricker »), soit façonné de manière à former une nouvelle vessie (« entérocystoplastie »). Le choix de la dérivation est adapté à chaque patient, également selon sa préférence.
    L’intervention peut être pratiquée par voie ouverte ou par voie coelioscopique, voire coelioscopique robot-assistée. La coelioscopie consiste à introduire les instruments à travers de petites incisions de la paroi abdominale et à opérer à l’aide d’une caméra.

En cas de chirurgie impossible, le traitement consiste en de la chimiothérapie et/ou radiothérapie.